L'homme fait partie intégrante du terroir puisque ce sont ses interventions aux différentes étapes de la vie du vin, du raisin au produit buvable dont les amateurs se délectent et le comparent à un nectar, de la plantation des pieds de vignes à l'élevage du vin qui font que ses choix sont déterminants et lui confèrent son caractère.
Ouvrier qualifié dans la taille de la vigne, vendangeur saisonnier, maître de culture et maître de chai, commercial, marketeur...chacun à son niveau, fabrique ce breuvage.
De la vigne à la bouteille en passant par le cuvier et le chai, ils participent tous à la création de cette boisson sacrée des dieux.
Les vignes dans les veines
Un véritable vigneron est un homme passionné. Passionné et pugnace car il doit sans cesse remettre sur le métier son ouvrage comme le disait le poète. Il doit composer avec la nature et ses aléas. Un vin se travaille quotidiennement, presque inlassablement. Comme un ouvrage littéraire, il faut savoir y mettre le point final. Son élaboration pourrait durer jusqu'à atteindre au-delà de la perfection mais il arrive un moment où il faut le mettre en bouteille. Et à partir de là, son produit qu'il a mis tant de passion et d'acharnement à élever comme on peut le faire pour un enfant, ne lui appartient plus. Il va évoluer sans son intervention, vivre sa propre vie dans le flacon, dans son écrin final. Il ne lui restera plus qu'à le goûter régulièrement pour suivre son évolution.
C'est un peu de ce vin qui coule dans ses veines.
Comme son nom l'indique, il fabrique les tonneaux. Mais ce n'est pas seulement un assembleur de lattes de bois - les douelles - mais un faiseur d'arômes.
En effet, la température de chauffe, légère, moyenne, moyenne longue, moyenne plus ou forte permet de jouer sur les arômes que le bois transmettra au vin.
Plus la chauffe sera forte, plus les notes toastées, grillées apparaîtront.
Un métier de passionné
Pour fabriquer un tonneau, le tonnelier choisit le bois le plus noble comme le bois de chênes centenaires. La qualité du bois a un impact sur les arômes des vins. Ces chênes permettent d’obtenir les merrains. Ces pièces de bois sont séchées à l’air libre durant des années pour les rendre robustes et résistantes à la chauffe au feu. Elles sont ensuite taillées selon la longueur du tonneau. Le merrain est ensuite converti en douelle pour former le tonneau. Les phases suivantes de construction sont le jointage, la mise en rose, le cintrage, la chauffe, la pose des fonds, le cerclage et la finition. L’obtention d’un fût à la fin est le fruit du travail d’un passionné.
Des traces dès l'Antiquité
L’histoire du tonneau remonte à l’Antiquité comme en témoignent plusieurs découvertes archéologiques ainsi que certaines sources historiques et iconographiques.
Dans son Histoire naturelle (Livre XIV), Pline l’Ancien affirme qu’autour des Alpes le vin est conservé dans des récipients en bois entourés de cercles.
Quelques stèles et bas-reliefs permettent par ailleurs d’avoir une idée de la forme qu’arboraient les tonneaux à la fin de l’Antiquité.
Film muet en noir et blanc (sépia) montrant les techniques de fabrication des tonneaux : deux artisans tonneliers fabriquent devant la caméra un tonneau. Des cartons explicatifs nomment les différentes étapes de la construction : la taille des douves, l'assemblage, le serrage, la pose des fonds, le cerclage et l'embarquement.
Cliquez sur la photo pour voir la vidéo directement sur le site de l'INA
« J’ai choisi le vin lorsque j’étudiais en Angleterre, j’étais alors dans une branche marketing et commerciale et je voulais travailler dans un secteur qui me plaisait, en lien avec la terre, l’agriculture et la gastronomie », explique Chloé Le Bouffo, responsable communication à la Maison Dourthe.
A tout juste 30 ans, le parcours professionnel de cette bretonne d’origine est impressionnant. Diplômée du MBA Vin de Bordeaux International Wine Institute (Groupe Inseec), elle intègre le château Chantegrive (Appelation Graves) entre 2014 et 2015 qu’elle retrouvera en 2019 en tant que Directrice Général Adjointe.
Entre temps, elle se sera expatriée un an en Nouvelle-Zélande dans trois domaines (Clos Henri, Milton et Hawkes Bay Wine Co). Elle y acquiert le côté technique ; ce qui lui donne une crédibilité quand elle échange avec un maître de chai. Puis elle devient responsable marketing et commercial pour le groupe JP. Janoueix.
Depuis janvier 2021, elle s’occupe de la communication au sein de la Maison Dourthe. « Le partage et la transmission sont au cœur de notre ADN » ajoute-elle, avec un large sourire. Les équipes des « bureaux » viennent trois fois par an passer une journée en immersion (voir la vidéo ci-dessous).
Ses différentes expériences, sont synonymes, pour elle, d’une rencontre avec un milieu très humain où l’on cultive le plaisir « et pas seulement sur les pieds de vigne ». Que ce soit en Champage chez Pierre Legras, en Nouvelle-Zélande et à Bordeaux, elle fut accueillie comme dans de nouvelles familles. « C’est une générosité qui est très propre à notre milieu agricole ».
Cette sportive invétérée (elle évolua au niveau national en hand-ball) n’est pas tombée dans la barrique étant petite. Le milieu du vin dans lequel elle s’épanouit, a été une découverte magique et totale.
Son rêve de petite fille n'aurait pas du la mener dans les vignes puisque jusqu'à ses 22 ans, elle se voyait journaliste reporter d'images. "Explorer le monde, à le croquer (en dessins, NDLR) et à le partager...explorateur des temps modernes".
Car en dehors du sport, son autre passion est le dessin. "J'ai d'ailleurs l'occasion de le mettre chaque semaine à profit d'un média interne que nous avons chez Dourthe".
Sa plus belle émotion en termes de rencontre avec un vin fut un Don Pérignon 2000, « beurré, brioché et un brin fumé, d’une longueur incroyable ».
Parmi les grands vins plus accessibles qu’elle a eu l’occasion de déguster, elle avoue avoir un petit faible pour les bourguignons comme par exemple Jean-Pierre Sève à Solutré. Mais elle ne boude pas son plaisir avec les beaujolais croquants et fruités à l’instar du domaine Chardigny à Leynes.
Et pour les Bordeaux : ses coups de cœur vont à Château Le Boscq 2015 ou encore Belgrave 2010 pour les vins de la Maison. Et son vignoble de cœur : Tertre Roteboeuf de Monsieur Mitjaville .
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